Entendre vient du latin in-tendere, c’est-à-dire « tendre vers ». Vers quoi tend mon écoute pour que je puisse comprendre, telle est la question ! Le mal-entendu s’installe lorsque l’écoute passe par un casque qui me bouche les oreilles et risque de m’enfermer dans une inter-prétation centrée sur moi, sur mes représentations, même parfois teintées de pré-jugés sous-entendus.
Nous sommes toutes et tous assez souvent des mal-entendants ! Que celui ou celle qui a des oreilles entende ! dit Jésus à plusieurs reprises à ses disciples. Il le dit pourtant à des gens qui le suivent, qui sont proches de lui et qui passent leurs journées à l’écouter. Mais comme je l’ai appris en matière de communication interculturelle, en nous de nombreux filtres nous empêchent de vraiment comprendre ce que l’autre tente de nous dire. Parfois j’en suis plus conscient lorsque l’autre vient d’une autre culture que la mienne à cause de différences apparentes, que ce soit par nos couleurs de peau, dans nos langages, dans nos choix vestimentaires ou nos préférences culinaires. En réalité la même difficulté existe pour celles et ceux que je considère comme mes « proches » ou mes « semblables » !
Qui plus est, aujourd’hui les « fake news » qui fleurissent sur les réseaux sociaux et dans les campagnes électorales sèment le malentendu à tous vents pour renforcer les peurs, faire croire aux complots, rendre sceptiques les gens crédules, affaiblir les institutions.
Ouvrir et tendre mon attention vers l’autre, ce qu’il tente de me dire, même lorsque ses mots sont mal-adroits, voilà ce qui peut aider à dépasser les mal-entendus, à décoder le message si nécessaire en le reformulant dans une attitude non-jugeante. C’est l’apprentissage de toute une vie et ce n’est jamais gagné. Il faut régulièrement remettre l’ouvrage sur le métier à chaque fois que nous constatons que nos oreilles se bouchent.
Comme de bien-entendu…