Depuis mars cette année s’est invitée la COVID-19, un virus qui a mis notre monde et nos vies sens dessus dessous ! Cette pandémie nous a obligés à garder les distances et porter des masques. Elle a atteint de plein fouet les personnes déjà précarisées, bien des commerçants et des artistes. Elle a mis à mal nos infrastructures hospitalières et a épuisé les soignant.e.s.
Elle a fait de nombreuses victimes dans tous les pays dont nous ne saurons probablement jamais le nombre exact. Elle est venue par vagues successives et a contraint les autorités à prendre des décisions difficiles et pas toujours cohérentes. Pour beaucoup la critique est facile, alors qu’il est injuste d’en vouloir à ces élu.e.s, tant il y avait d’inconnues dans cette pandémie, tant il était périlleux de trouver un équilibre entre protection de la population, des personnels en charge des soins, des artisans et des besoins de l’économie.
Il y a eu d’admirables engagements solidaires pour venir aux secours de personnes démunies, il y a eu des financements publics débloqués en urgence pour soutenir les salaires et les entreprises. Cela n’aura pas tout résolu, ni évité toutes les faillites, mais aura montré que face au danger il est possible de prendre rapidement des décisions pour tenter d’éviter le pire.
Maintenant que les premiers vaccins sont annoncés et qu’il y a espoir de pouvoir tourner la page de cette « coronavirus disease » d’ici quelques mois, la question se pose de savoir ce que nous allons pouvoir retenir de cette sérieuse leçon. Car la maladie trouve bien sa cause dans un certain nombre de maltraitances de la nature, de trafic d’animaux ou de consommations et de croissance mondialisées irresponsables. Elle a aussi mis en évidence des dysfonctionnements dus à des délocalisations systématiques engendrés par la recherche de profits maximums qui privent les pays de ressources en médicaments, en pièces détachées ou autres produits essentiels au moindre accroc dans le système. D’un autre côté, nous avons appris que lorsque l’on veut se donner réellement les moyens politiques et financiers de combattre un risque, des obstacles qui paraissaient infranchissables pouvaient être surmontés.
D’autres crises sont devant nous et certaines, telle que l’urgence climatique, ne peuvent plus attendre demain pour être sérieusement traitées. Et dans ce cas, il n’y aura pas de vaccin à attendre ! Seules des décisions audacieuses et immédiates pourraient nous permettre d’éviter la catastrophe pour nous et pour les prochaines générations. Il ne faudra pas se relâcher si nous remportons une victoire d’étape chèrement acquise contre ce fichu coronavirus. Ce n’est plus la « bonne année » qu’il faudra se souhaiter pour 2021 et les années suivantes, mais des années courages, solidaires et résolues pour sauver notre maison la Terre.
Illustration: Isabelle Maurer. Une gravure qui est aussi reproduite sur la couverture de mon livre « La boussole et le baluchon »