L’inculture, source de violence et de radicalisation 09/04/2016

Prévenir la violence et la radicalisation, voici bien un sujet d’actualité au vu des événements tragiques qui depuis des mois ensanglantent l’actualité proche ou plus lointaine.  Les violences commises, qu’elles soient dans le cadre domestique ou dans l’espace publique sont le plus souvent la reproduction de violences subies physiquement ou psychologiquement, mais aussi d’une inculture, y compris éthique et religieuse, d’une absence de repères et d’intégration. Dans l’émission « Faut pas croire » de la RTS ce week-end, le psyhiatre Panteleimon Giannakopoulos a affirmé: « Aujourd’hui la perte de sens joue un rôle très important dans la création de la nouvelle monstruosité. » Nous sommes tous concernés et nous devons aussi nous préoccuper de cette question dans nos cités, en particulier dans le cadre de notre action sociale et culturelle.

Dans la Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles (1982), l’UNESCO donne la définition suivante : «La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»

.Cette définition de la culture nous invite à poursuivre et à développer des initiatives dans ces différents domaines, que ce soit par les milieux associatifs, les collectivités publiques, les communautés religieuses, etc.  Au moment où s’annoncent des réformes fiscales qui risquent d’amoindrir les ressources disponibles, nous devrons éviter de céder à la facilité qui consiste à couper dans le social et dans la culture. Il ne sert à rien de vouloir renforcer la sécurité si nous réduisons tout ce qui peut être un antidote à l’émergence de la haine et de la violence. A ce titre, la culture n’est pas un luxe mais bien une nécessité. Sinon nous risquons de nous retrouver avec nos seuls programmes TV qui trop souvent distillent à longueur de soirées des films et des séries de plus en plus sanglants !

Cette définition de la culture doit aussi nous inciter à réfléchir à la manière de construire de nouveaux éco-quartiers en y développant des possibilités de cohabitations conviviales et harmonieuses. En créant des espaces de rencontres, de loisirs et peut-être même de spiritualité accessibles au plus grand nombre, en encourageant la créativité et la solidarité des personnes qui y demeurent.

Un concours vidéo est actuellement proposé aux jeunes sur le thème: « L’Esprit de Genève. pour moi c’est… » (http://espritdegeneve.interreligieux.ch/). Il sera intéressant de voir comment s’exprime aujourd’hui pour eux un certain nombre de valeurs de notre culture genevoise, celles qui ont permis à Genève de rayonner au cours des siècles dans notre pays et dans le monde. Des valeurs qui ont valu à notre cité le titre de « Ville de paix ». Prenons soin dans nos paroles, nos actes, nos choix individuels, communautaires ou politiques de cultiver de telles valeurs.